Les conditions dans lesquelles des humains quittent leur pays soulèvent de nombreuses controverses. Le mot « migrant » ne désigne que rarement le fait brut de la mobilité ; il est chargé de jugements de valeur. Dans les discours politiques et médiatiques, l'omniprésence de certains termes participe à une rhétorique du danger ou de la nuisance : crise, invasion, remplacement, flot migratoire, pression démographique… Prenons un peu de recul. S'il n'y a pas de vie sans installation, il n'y a pas non plus de vie sans déplacement. Cette complémentarité entre stabilité et échanges est l'un des moteurs de la pérennité des espèces. Les migrations, en tant que déplacements des êtres humains dans l'espace, permettent également une diffusion des savoirs, des techniques, des cultures. Elles sont ainsi une part constitutive et fondamentale de nos sociétés, de nous-mêmes. En une vingtaine de chapitres clairs et accessibles, auxquels se mêlent des témoignages recueillis aux quatre coins du monde et des cartes inédites, ce catalogue invite, en complémentarité avec l'exposition, à adopter un regard critique et citoyen sur cette question d'actualité qui fait écho, aussi, aux premiers temps de l'humanité.