Ndary Lo (1961-2017) est un sculpteur sénégalais de renommée internationale, considéré comme l’un des artistes africains les plus actifs dans l’élaboration d’installations. Il est connu du plus grand nombre par ses « Hommes qui marchent », très hautes silhouettes en métal qui s’élancent vers le ciel. Et en effet, l’homme a été au centre de sa recherche, tout comme le sida, l’esclavage et le sort tragique des migrants. Le volume dirigé Jacques Rouayroux et Sylvain Sankalé fait dialoguer les œuvres en métal de l’artiste et ses créations plus éphémères souvent contenues dans des carnets poussiéreux, des correspondances privées ou des documents inédits. Ce livre est conforme aux dernières volontés de Ndary Lo qui, peu avant de mourir, chargea Jacques Rouayroux de mettre en lumière toute la richesse de son œuvre demeurée inévitablement et trop longtemps cachée dans son atelier. Seule cette démarche permettrait, selon Ndary Lo, de saisir la profondeur de sa création et la pensée dont naissait l’instant créateur. Ce livre est donc davantage qu’une monographie à partir d’œuvres de l’artiste et d’articles éclairés et éclairants de spécialistes de l’art et de l’œuvre de Ndary Lo : il permet d’entrer en résonance avec la pensée intime de l’artiste, de saisir ses intentions, de suivre les méandres de son processus créatif. Ses carnets de notes nourrissent le déroulé de l’ouvrage, la trame de certains essais et, bien entendu, sont aussi des documents visuels qui complètent la riche iconographie permettant de saisir l’œuvre de Ndary Lo dans sa diversité. Photos de sculptures emblématiques de l’artiste, connues ou inconnues, photos d’archives qui montrent des œuvres in situ lors d’installations majeures, présentées soit en vis-à-vis des textes quand elles leur apportent un éclairage spécifique, soit dans une partie dédiée, elles ont le pouvoir de saisir un artiste dans son envol, une thématique chère à Ndary Lo. Le lancement officiel de l’ouvrage aura lieu à Dakar à la librairie Aux 4 Vents à l’occasion de la Biennale off de Dak’Art.