Les territoires de l'amour sont larges, abstraits, parfois sans fond.On y invente nos rois. On y trouve nos reinesOn ne pose pas de limites à ces royaumes-là. L'intérieur est l'extérieur, hier est aujourd'hui. Demain est aujourd'hui. Dans ces pays de l'intime, les forces se décuplent, les yeux se tournent vers dedansLes images sont spontanées, sauvagesLes mots ont une récurrence saine et parfois brutaleLes masques, les animaux, la force des bois sont autant d'images d'amour véritable qui reviennent de l'enfanceTout droit et sans détourUne marche ritualisée dans un monde qui l'est de moins en moinsOn n'évite pas les marches en ces territoires-là. On suit ce chemin parce qu'il n'y en a pas d'autreJ'aime les carnets, j'aime les images posées dans le vif, j'aime mêler images et motsJe ne tente pas d'éviter l'illustration. Quand on pose un mot sous une image, l'esprit associe, interprète et produit un sens commun. Le lecteur fera ce travailCes derniers temps, j'ai pris l'habitude de dire que ce que j'avais produit en terme d'images jusqu'à maintenant n'était qu'esquisse de mon travail de peintre actuel. Je ne suis pas un dessinateur. Je suis un peintre qui dessine. Je suis un peintre qui écrit. Et il m'arrive parfois, d'être un peintre qui peint. Olivier Specio