Je n’étais plus aussi bête qu’au commencement, c’est d’abord un cahier manuscrit qui a été soustrait à l’obscurité d’un carton d’archives. De ces quelques pages émergent une voix anonyme, celle d’une prostituée de la fin du XIXe siècle, et le récit, sidérant, d’une vie en maisons closes. Je n’étais plus aussi bête qu’au commencement, c’est aussi l’histoire d’une rencontre, à plus d’un siècle de distance. Comment accueillir un tel témoignage aujourd’hui sans tomber dans le piège de la compassion ou dans celui de l’étude de mœurs? Mayte Garcia raconte toute la difficulté d’écouter les murmures du temps, ceux qui provenant de si loin nous relient pourtant aux époques passées. Il a fallu pour y parvenir la délicatesse d’une oreille, l’acuité d’un regard, les scrupules d’une pensée qui a su se départir de quelques idées reçues. Postface de Karelle Ménine