Durant la « crise Covid », le mot complotiste fut omniprésent et largement utilisé pour décrédibiliser toute parole n’allant pas dans le sens de la doxa du gouvernement, de l’OMS ou des grands groupes pharmaceutiques. Son succès ne s’est pas démenti depuis et le spectre de son usage s’est encore éten- du. Mais celui qui utilise le mot complotiste connaît-il l’origine stupéfiante du mot ? Sait-il pourquoi parler d’histoire complo- tiste est un pléonasme et combien l’histoire de l’humanité est parsemée en vérité d’innombrables complots aux implications immenses ? En se concentrant sur la période moderne, cet Index obscurus a pour ambition de permettre aux complotistes conscients autant qu’aux complotistes qui s’ignorent de constater à quel point l’usage de ce mot doit être radicalement revu, et pour- quoi tous ceux qui l’utilisent comme une insulte marquent de cette manière leur profonde inculture historique. L’auteur : Antoine Marcival est né en 1980. Il a suivi des études de lettres et s’est particulièrement intéressé à la sémiologie et aux théories de la réception. Formé à décrypter l’usage des mots et passionné d’histoire, il est très vite alerté par l’usage dévoyé et toujours plus massif du terme «â€‰complotiste ». C’est afin de démontrer l’inanité de ce terme employé péjorativement qu’il se lance dans l’écriture d’un essai historique remontant plus de deux siècles d’histoire des complots, Index obscurus, dont la conclusion est implacable : le complot est inhérent à la pratique du pouvoir telle qu’observée depuis deux cents ans. Il vit à Paris