Né à Novossibirsk en 1941, Evgueni Kharitonov part faire des études de cinéma à Moscou. Inquiété par le KGB pour son homosexualité, il est bientôt mis sous surveillance pour sa dissidence. En parallèle de ses activités dans les arts de la scène, notamment dans la pantomime, il écrit des textes inclassables diffusés sous la forme de feuillets manuscrits ou dactylographiés dont certains paraissent dans des revues clandestines. Lorsqu'il meurt d'une crise cardiaque rue Pouchkine en 1981, il vient tout juste de rassembler son œuvre sous le titre "En résidence surveillée". Lauréat posthume du jeune prix dissident Andreï Biely — doté d'une pomme, d'un rouble et d'une bouteille de vodka —, Evgueni Kharitonov n'a été publié en Russie qu'à la chute du régime soviétique. Auteur culte, il est aujourd'hui largement reconnu pour son importance et pour son influence sur la littérature russe. Cette édition préfacée et annotée est la première à présenter En résidence surveillée en français. « Un génie. » — Ludmila Petrouchevskaïa « Un merveilleux poète russe. » — Tatiana Chtcherbina « Une rêverie autobiographique dans la tradition de Rozanov, avec quelque chose de Gogol et du Beckett des débuts pour l'humour. » — Duncan Fallowell « Depuis Tourgueniev, la littérature russe n'avait pas connu d'expression aussi pure, aussi fébrile de l'amour. » — Victor Erofeev