Sur le macadam, deux fois par semaine au minimum, elle part courir avec Lucy. Oui, Lucy l’australopithèque, première marathonienne de l’humanité. Aussi complice, jumelle imaginaire, double littéraire. Dans une affabulation poétique difficile à lâcher une fois les premières pages dévorées, Florence Saint-Roch nous entraîne dans une course-rêverie à rebours, entre les rives de l’Aa et celles de l’Awash. Elle superpose les fragments en prose, haletants, comme autant de foulées parcourues avec Lucy pour évacuer les « antiques colères ». Courir avec Lucy est une ode aux projections mentales, celles que l’on garde de l’enfance et qui nous aident à faire « reculer la nuit ».