Toutes les questions tenues pour essentielles, l’écologie, la surveillance, les identités, le travail et sa péremption, la solitude massive et bien d’autres encore, doivent se comprendre à partir d’une condition technologique commune. La dévaluation du langage, la fatigue et la sidération générales sont les symptômes d’un approfondissement de la séparation et d’une colonisation des esprits qui s’imposent à travers la société connectée.
Le noopouvoir, pouvoir de l’esprit ou pouvoir sur l’esprit, désigne cette forme contemporaine de gestion technologique de la présence et des liens : loin de seulement contraindre ou contrôler de l’extérieur, il s’exerce au niveau de l’émergence de toute action, de toute perception, de toute cognition.
Le collectif Balise ouvrante est né d’une volonté de prolonger des intuitions partagées quant à la condition technologique contemporaine. Il s’agit de penser en commun ce qui s’impose souvent sous des formes individuelles et séparées, de chercher un langage pour nommer ce qui arrive et s’y confronter.