L'hyperinflation et l'après-guerre ont fait danser les Berlinois au son
du cabaret de Kurt Weill ou de L'Ange bleu, de l'expressionnisme
musical, de dada. Sous la dictature nazie et les bombes alliées, c'est au
tour du swing de triompher clandestinement, puis du rock pendant
le régime communiste. La ville devient ensuite, derrière le rideau
de fer, un havre de paix pour les sonorités déviantes : krautrock,
ambient cosmique de Tangerine Dream ou de Klaus Schulze, blues
de Nick Cave, folies furieuses d'Einstürzende Neubauten et du
mouvement des dilettants géniaux. Après la chute du Mur, profitant
de grands espaces vides, elle se réinvente en capitale européenne
de la techno. C'est à travers plus d'un siècle de méandres musicaux
que Berlin Sampler se propose de guider le lecteur au coeur d'une cité
frappée comme peu d'autres par l'histoire.