L'appropriation de la terre a joué un rôle central dans l'émergence du capitalisme. Accaparement, marchandisation, financiarisation?: l'ombre menaçante du capital n'en finit plus de s'étendre sur les terres. Cette extension détruit les sociétés et les ­écosystèmes, et restreint l'exercice des droits humains et de la ­nature. Face à cela, l'idée d'instituer la terre comme commun oriente les mouvements sociaux aux antipodes de la logique capitaliste. Cela passe par des expériences de propriété collective solidaire et par des luttes d'occupation de terres. De manière méconnue, notre droit rural contient des mécanismes non marchands de distribution de la terre qui pourraient être une piste pour éroder la propriété privée. Instituer la terre en commun nécessite aussi de penser son articulation avec de nombreuses autres questions, en premier lieu celle de l'alimentation ainsi que celles nos rapports aux non-humains ou à l'État. Ce livre permet d'entrevoir que la sortie du capitalisme est accessible, ici et maintenant. À condition, bien sûr, d'avoir les pieds sur terre.