« Dans l’espace, personne ne vous entend crier », annonçait la phrase d’accroche de l’affiche française d’Alien en 1979. Pourtant, la voix d’ELLEN RIPLEY, « la dernière survivante du Nostromo », continue de résonner à travers l’espace et le temps, de films en comics, de jeux vidéo en évocations romanesques, théâtrales ou philosophiques. Si le xénomorphe est souvent considéré comme le personnage principal du film, c’est Ripley qui en est l’héroïne. En quatre films, le personnage joué par Sigourney Weaver s’est imposé comme l’un des plus puissants de la fiction contemporaine : éternelle survivante, Ripley se révèle forte dans l’épreuve, capable de surclasser n’importe quel homme tout en assumant pleinement sa vulnérabilité. Héroïne, Ripley l’est en ceci qu’elle représente ce qui, de l’avenir d’une humanité dévoyée, est voué à survivre.



Christophe Meurée est coordinateur scientifique aux Archives & Musée de la Littérature (Bruxelles). Volontiers enseignant, résolument chercheur, il est spécialiste des littératures de langue française des xixe, xxe et xxie siècles et s’intéresse à l’inscription de la subjectivité dans le temps, ainsi qu’à la façon dont littérature et cinéma interagissent. La nuit, il se réveille avec l’impression que ses entrailles se déchirent – mais peut-être n’est-ce le signe que d’un estomac fragile…